Musique

Apprendre seul à jouer d’un instrument

Qui n’a pas rêvé de savoir jouer d’un instrument ? Pour certains, ce rêve est devenu une réalité, pour beaucoup d’autres, non. Et s’il n’était pas trop tard pour s’y mettre ?

La musique apaise les émotions, réduit le stress et fait du bien à tout notre organisme. Apprendre à jouer d’un instrument est également très bon pour le développement cérébral, en plus d’apporter une véritable satisfaction. Et, contrairement aux idées reçues, il n’est en réalité jamais trop tard pour commencer : on garde toujours une plasticité du cerveau qui permet de nouveaux apprentissages. Certes, ce n’est pas forcément aussi simple que pour les enfants, mais c’est tout à fait possible !

Pourtant, s’inscrire à un cours ou trouver un prof est un pas que beaucoup ne parviennent pas à franchir : trop de contraintes, de peurs, qui nous éloignent de fait de la pratique musicale dont on rêverait pourtant. Et s’il existait un autre chemin, plus souple et plus ouvert ?

Cette voie, c’est l’autoformation, l’autodidaxie, bref, le fait d’apprendre seul à jouer d’un instrument. Quels en sont les avantages, les conditions, et les moyens de s’y mettre ? Je vous dis tout dans cet article !

 

Pourquoi apprendre seul ?

 

1) Par ce qu’on n’a pas le budget :

Les cours de musique ont un coût non négligeable ; ils ne sont donc pas à la portée de tous. Quand on compte un peu ses sous, se mettre à la musique n’est malheureusement pas toujours une priorité. En comparaison, apprendre seul est plutôt peu onéreux.

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2) Pour aller à son rythme :

Dans notre vie d’adulte, on n’a pas toujours beaucoup de temps entre le boulot, la famille… Du coup, se dégager du temps régulier est parfois compliqué. Car il n’y a pas que l’heure de cours hebdomadaire, il faut pratiquer chez soi, et si possible tous les jours ! Si on a peur de ne pas y arriver, on peut hésiter à se lancer, d’autant que, comme on l’a dit, les cours ont un coût !

Bien sûr, il faudra de toute façon du temps et de la pratique pour maîtriser un instrument. Mais on a quand même le choix de ne pas se donner à fond tout le temps, et d’y aller tranquillement si on veut, sur un rythme adapté à notre vie !

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3) Pour ne pas se sentir jugé :

N’en déplaise à certains, force est de constater que le rapport élève/enseignant n’est pas toujours bienveillant ni libre. Le système scolaire en a dégoûté plus d’un, avec ses contrainte et sa pression non négligeable. Déjà à l’école, les notes c’est nul, alors quand on est adulte, on peut légitimement ne pas avoir envie d’y revenir ! Passer des contrôles pour vérifier que les leçons sont bien mémorisées, être jugé par quelqu’un qui viendra vérifier si vous vous en sortez bien, si vous avez bossé suffisamment… ça ne convient clairement pas à tout le monde, et ça se comprend !

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4) Pour choisir son enseignement :

Certes, il existe de très bons profs capables d’adapter leur enseignement aux spécificités et aux envies de l’élève, mais malheureusement ils ne sont pas légions. Les formations en école de musique ou en conservatoire sont très standardisées (d’autant plus quand elles se font en groupe, la méthode la moins onéreuse), et beaucoup de professeurs particuliers s’appuient sur des méthodes certainement efficaces, mais rigides. Vous savez, les fameux : « il faut en passer par là » qui dégoûtent la moitié des enfants en première année 😉

Voir aussi l’article : Les freins qui nous empêchent de mener une existence créative

En vrai, on peut avoir envie de faire comme on le sent, de choisir son enseignement, sa manière d’apprendre, adaptée à notre cerveau et à notre mémoire, à nos points forts et à nos points faibles. C’est ce qui s’appelle un « apprentissage ouvert », c’est-à-dire qui laisse à l’apprenant de la flexibilité.

 

5) Pour retrouver du plaisir :

On peut, par exemple, ne pas avoir envie de faire un an de solfège sans même toucher un instrument ! (pratique malheureusement encore en vigueur à certains endroits). L’idée d’apprendre seul peut ainsi venir d’une volonté de ne pas de faire séparation entre travail et pratique ludique. On ne suit pas un cours, on s’amuse avec un instrument, en apprenant petit à petit davantage de choses pour pouvoir s’amuser encore plus.

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Apprendre seul, c’est possible ?

Mettons-nous bien d’accord. Apprendre seul, ce n’est pas acheter une guitare et la manipuler au hasard jusqu’à trouver comment faire de jolis sons. D’autres avant nous ont développé un savoir-faire, ce serait bête de ne pas en profiter !

Être autodidacte, ce n’est donc pas réinventer l’eau chaude (même si, on ne sait pas, ça pourrait donner des résultats intéressants !).  Il s’agit plutôt de décider de se passer d’un enseignant, en choisissant soi-même ses ressources, ses outils et son rythme d’apprentissage.

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La musique (comme d’autres domaines) est un monde élitiste dans lequel on se retrouve vite méprisé si l’on n’a pas toutes les connaissances « classiques ». Il y a des puristes pour qui apprendre en autodidacte ne donnera jamais de bons résultats. Parce que ce n’est pas pro, ce n’est pas sérieux, ça risque de ne pas être parfait, gna gna gna…

Vous savez quoi ? Je vous conseille de ne pas les écouter ! Parce que :

-premièrement, la musique est un plaisir auquel tout le monde a droit. Même si on ne devient jamais un grand musicien, même si on ne monte jamais sur scène, on a LE DROIT de pratiquer, comme ça, pour le plaisir.

-deuxièmement, l’autodidaxie, en vrai, ça peut donner de beaux résultats ! Qui n’a pas un pote qui joue trop bien de la guitare sans jamais avoir pris de cours ?!

Il suffit de jeter un œil à certains musiciens étrangers qui ont appris la musique par simple imitation par exemple, pour se rendre compte qu’une formation académique en solfège n’est pas forcément un prérequis pour être un grand musicien (jetez un œil du côté de la musique africaine ou gitane pour en avoir le cœur net !)

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Les conditions pour réussir :

-la motivation : primordiale de toute manière pour tous les apprentissages, la motivation l’est encore plus lorsque personne n’est derrière soi pour forcer le travail. Si vous êtes adepte de la carotte et du bâton, passez votre chemin, car personne ne sera là pour vous discipliner ! Mais si vous avez la passion d’apprendre, de découvrir de nouvelles choses, alors la motivation ne sera jamais un problème.

-l’autonomie : l’autoformation nécessite de se prendre en main, d’analyser ses besoins, de farfouiller pour trouver les ressources, et surtout de faire des choix (suivre telle méthode, apprendre tel morceau, etc.). Si décider par vous-même ne vous fait pas peur, alors tout va bien !

-l’adaptabilité : tout n’est pas linéaire et écrit dans un parcours d’autoformation, c’est justement ce qui en fait sa force ! Sortir du parcours académique classique et contraignant, cela nécessite une bonne dose de souplesse, car ça signifie être confronté à des situations nouvelles à laquelle on n’était peut-être pas préparé

Par exemple : Il y a de quoi être un peu perdu quand on se retrouve pour la première fois devant des accords en notation américaine (A, B, C, etc.) sans aucune idée de ce à quoi ça correspond ! Heureusement, une rapide recherche internet vous donnera la traduction en do, ré, mi, fa, sol…

 

 

Comment s’y mettre ?

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1) La base : trouver un instrument !

Vous avez peut-être déjà votre idée, votre rêve secret. Sinon, voici quelques idées d’instruments particulièrement adaptés pour commencer :

  • Le piano : énormément de ressources disponibles pour l’apprentissage, il offre l’avantage d’être très visuel puisque chaque son est représenté par une touche. Evidemment, on peut commencer par acheter un clavier plutôt qu’un demi-queue !!!!
  • La guitare : il est relativement facile d’apprendre les accords de base et de jouer des airs simples. Génial pour s’accompagner au chant notamment. Beaucoup de ressources également !
  • Le ukulele : plus petit que la guitare, avec seulement 4 cordes donc des accords plus simples à retenir, et un toucher des cordes qui fait moins mal aux doigts… Moins de profondeur dans le son que sa grande sœur, mais malgré tout un rendu très sympa et beaucoup de possibilités !
  • L’harmonica : hyper transportable, l’harmonica peut s’apprendre rapidement et peut être utilisé dans pas mal de styles musicaux.

 

2) Choisir ses outils

Pour un apprentissage en solo, les ressources sont vraiment légions, notamment sur le web. On peut par exemple :

-utiliser des sites web et des logiciels d’apprentissage, qui permettent d’acquérir les bases si on part vraiment de zéro en musique. Il peut y avoir un vrai parcours pédagogique, pensé pour débuter et avancer progressivement, c’est rassurant (et en même temps plus contraignant). C’est aussi le cas pour les méthodes écrites bien sûr, à la différence que le numérique permet souvent plus de possibilités d’écoute et d’interactivité.

-visionner des tutoriels, par exemple sur YouTube : des experts expliquent pas à pas comment jouer un morceau, ou acquérir une nouvelle technique. Souvent le niveau est indiqué, donc on peut en trouver pour tous les goûts, notamment débutants. Le genre de pratique d’échange de savoirs que j’aime vraiment ! Les tutoriels offrent beaucoup plus de liberté dans le choix des morceaux ou des choses à étudier. Mais attention, on peut vite se sentir perdu ou aller vers des morceaux trop compliqués lorsque les « experts » n’expliquent pas bien (évidemment, ils ne se valent pas tous ! Il faut parfois fouiller pour trouver ce qui nous convient).

-dès qu’on a une petite base (genre lecture d’accords et connaissance de son instrument), on peut aller fouiller dans l’immense catalogue de partitions, tablatures et autres feuilles d’accords disponibles sur le web ou en magasin, pour trouver ce qu’on a envie de jouer.

Photo by Soundtrap on Unsplash

 

3) Échanger avec d’autres musiciens

S’il n’est pas facile d’oser jouer devant les autres, c’est pourtant très bénéfique : cela permet de prendre éventuellement conscience de mauvaises habitudes et de les corriger, de recevoir de bons conseils, de débloquer des difficultés, de s’éclater en jouant à plusieurs… d’observer aussi les autres, leur façon de jouer.

Mon conseil : choisir quelqu’un de bienveillant, avec qui on se sent bien. Un ami qui joue du même instrument que vous, un groupe d’amateurs (comme à Grenoble le club d’ukulele du café Bayard !)

croquis by ben.bert

 

4) Jouer souvent, persévérer… et s’éclater !!

C’est en faisant qu’on apprend, et c’est particulièrement vrai dans la musique ! Pas de bons joueurs sans beaucoup de travail. Apprendre sans prof ne vous dispensera pas de beaucoup pratiquer.

Mais, quand on aime, on ne compte pas ! Le temps s’efface 😉

Car pour bien apprendre, l’autre allié inconditionnel du travail, c’est le plaisir ! C’est ce qui pousse à continuer, à s’entrainer encore et encore, et à aller plus loin.

Et vous quel instrument aimeriez-vous apprendre ?

N’hésitez pas à venir partager vos expériences et vos conseils !

 

 

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