Réflexions créatives

Les freins qui nous empêchent de mener une existence créative (et quelques pistes pour les surmonter…)

Petite parenthèse dans les idées (ré)créatives pour parler d’un sujet de fond. Pourquoi est-il si dur d’exprimer sa créativité ?

Vous l’aurez compris, je suis intimement persuadée que nous avons tous en nous quelque chose de merveilleux à exprimer. Je vous invite à ce sujet à lire le fabuleux livre d’Elizabeth Gilbert – vous savez, l’auteure du fameux « Mange, Prie, Aime ! » – intitulé « Comme par magie : vivre sa créativité sans la craindre » où elle traite justement de l’existence créative. Elle y dit notamment que :

« C’est cette quête pour découvrir nos trésors cachés qui distingue une vie banale d’une existence enchantée ».

La créativité est un moteur, c’est ce qui nous fait avancer, ce qui donne du sens à l’existence, ce qui met des couleurs dans nos vies. Rien que du positif, donc. Mais pourquoi alors est-ce si compliqué, en tant qu’adulte, de s’assumer au quotidien en tant que personne créative ?

Je crois pour ma part que nous sommes prisonniers d’un certain nombre d’idées reçues, de diktats sociétaux qu’il serait bon de remettre en cause…

 

Idée reçue n°1 : Être créatif, ce n’est pas sérieux !

Qu’on le veuille ou non, nous sommes souvent prisonniers de cette croyance qu’être adulte, c’est être quelqu’un de sérieux, de grave, qui ne s’amuse pas. En témoignent des expressions comme « arrêter les enfantillages », « avoir passé l’âge de faire ceci ou cela… »

Comme si toutes ces choses que l’on fait dans l’enfance (les jeux, les bricolages, les histoires, etc.) n’étaient que des choses futiles, accessoires, des amusements que l’on tolère chez les enfants mais que l’on admet plus des adultes. Comme si la vie, c’était autre chose, une chose sérieuse.

Mais quoi, au juste ?

Travailler, gagner sa vie ? Evidemment, c’est nécessaire (sauf si on est milliardaire, bien entendu ^^)

Parler de sujets graves, de politique, de la faim dans le monde et du réchauffement climatique ? Bien sûr, c’est important ; ce n’est pas moi, une militante de la première heure, qui vous dira le contraire.

Mais après ? Est-ce que tout ce qui ne participe PAS à assurer ces tâches sérieuses est à bannir ? Est-ce qu’on n’a pas le droit d’être autre chose que cet adulte sérieux et morose ?

Photo by Andre Hunter on Unsplash

Quand je me retrouve face ce genre de craintes, quand je culpabilise de ne pas gagner davantage ma vie, quand on me dit que j’ai passé l’âge de peindre des boites en carton, quand je me sens ridicule d’afficher mon petit grain de folie, j’essaie de garder à l’esprit que :

=> J’ai bien le droit de faire ce que j’aime, vu que, après tout,  j’assume moi aussi tout un tas de tâches «sérieuses» qui participent au bon développement de la société (bénévolat, militantisme, ou ne serait-ce qu’élever mes enfants !)

=> Loin d’être inutile et improductif (ouh, le vilain mot !), le ludique est un puissant moteur pour l’apprentissage (on en parle d’ailleurs de plus en plus dans l’éducation). C’est en s’amusant qu’on apprend, que l’on peut développer ses savoir-faire, ses compétences : rien de plus sérieux !

=> On n’a qu’une vie, et elle ne dure en moyenne que 660.000 heures (dont un tiers endormi !). Profitons-en ! Choisissons au maximum des activités qui nous procurent de la joie ! à quoi bon être sérieux si on n’est pas heureux ?

=> Le ridicule ne tue pas, mais l’ennui, oui !

 

Et je repense à cette chanson de Starmania où l’homme le plus sérieux, le plus puissant de la planète, avoue qu’il aurait voulu être tout autre chose… : un artiste !

« J’suis pas heureux, mais j’en ai l’air ;

J’ai perdu le sens de l’humour depuis que j’ai le sens des affaires !

J’ai réussi, et j’en suis fier !

Au fond, je n’ai qu’un seul regret : j’fais pas ce que j’aurais voulu faire… »

 

 

Idée reçue n°2 : Pour être créatif, il faut du talent

Photo by Seyi Ariyo on Unsplash

Ah, la bonne vieille idée reçue du talent inné, des happy few détenteurs de toutes les compétences créatives ! On aime bien nous faire croire que seuls quelques-uns seraient « élus » pour faire de l’art, et que les autres, pas assez bons, ne pourraient pas le pratiquer.

Il faut voir les rudes sélections des conservatoires, qui inculquent que pour faire de la musique, de la danse, il faut être le meilleur, sous peine de ne pas mériter sa place dans la formation ! Tu n’es pas dans les meilleurs ? pas la peine que tu apprennes, ce serait du temps de perdu. Combien de jeunes enthousiastes ont ainsi été brisés dans leurs élans créatifs ? Combien aussi, après ces formations trop élitistes, se sont retrouvés dégoutés de leur discipline, et ne touchent plus à leur instrument… ?

Face à une telle pression, comment ne pas avoir peur de rater, de ne pas y arriver ? On se retrouve tétanisé au point de préférer ne rien n’entreprendre. Or, c’est en ratant, et en recommençant que l’on finit par réussir !

Le succès, c’est d’aller d’échec en échec sans perdre son enthousiasme. – Winston Churchill

Oui, mais…

Mais si ce que l’on crée n’est pas au top, alors n’est-ce pas inutile de le créer ? A quoi bon écrire un livre s’il risque de ne pas être publié ? Si je ne suis pas JK Rowling, pas la peine d’inventer des histoires… Comment se sentir légitime dans sa création, si elle n’est pas parfaite ? N’est-on pas ridicule de chanter une chanson si on est moins talentueux que l’interprète original ?

Photo by Ian Keefe on Unsplash

 

Bon. Relâchons la pression. Et si on décidait plutôt que :

=> On a le droit d’être créatif, artiste, juste pour le plaisir de pratiquer une activité qu’on aime.

=> L’objectif d’excellence n’est pas forcément celui qu’il faut viser. C’est l’acte créatif, le fait de pratiquer des activités créatives, qui rend heureux, qui enchante l’existence, et pas le succès qu’on y rencontre. Le but final n’est pas le plus important, c’est ce chemin qui compte

=> Certains naissent peut-être avec un truc en plus, mais il y aussi (et surtout) une grosse part de travail dans la réussite, même sur le plan artistique. Quelle que soit l’activité, il faut la pratiquer pour progresser. Et pour pratiquer, il faut accepter de ne pas y arriver du premier coup, de se tromper…

 

On a d’ailleurs le droit de ne créer que pour soi, sans montrer, sans dévoiler ses œuvres.

Chanter sous la douche, ou dans son salon, sans forcément rêver de se produire à l’Olympia.

Ecrire des poèmes que personne à part nous ne lira jamais.

Inventer des recettes, laisser parler sa créativité en cuisine sans pour autant vouloir passer à Top Chef.

 

Allez, je laisse à Starmania le mot de la fin :

« J’aurais voulu être un artiste

Pour pouvoir dire pourquoi j’existe ! »

 

 

 

Idée reçue n°3 : Je ne suis pas en mesure de le faire

Qui ne s’est jamais dit qu’il adorerait pratiquer telle ou telle activité, mais que non, vraiment, il ne pouvait pas, parce qu’il n’avait pas le temps, pas assez d’argent, parce qu’il était trop vieux, parce qu’il n’avait pas la formation adéquate… ?

Photo by Priscilla Du Preez on Unsplash

 

Soyons honnêtes, ces éléments ne sont pas réellement des freins. Tout au plus, ce sont de fausses excuses que l’on utilise pour justifier nos choix de ne pas y aller. Les « j’voudrais bien, mais j’peux point », vous savez.

On croit rester dans sa zone de confort en avançant sans rien changer, mais en réalité c’est souvent plus frustrant qu’autre chose. On a le sentiment de subir, de ne pas avoir d’emprise sur nos vies, de ne pas pouvoir faire ce que l’on aimerait vraiment ; parfois ça crée de la rancœur, de la colère même !

 

Et qu’en est-il si on regarde les choses sous un autre angle ? Si, au lieu de prendre ces raisons comme des contraintes extérieures, on admettait que ce sont des choix, et on cherchait ce qu’ils signifient ?

Par exemple, à une période de ma vie, j’ai connu beaucoup de frustrations à cause de mes enfants (en bas âge) qui m’occupaient énormément et ne me laissaient guère le temps pour mes projets et mon épanouissement personnel. Puis je me suis mise peu à peu à voir les choses différemment : après tout, j’aurais pu les mettre à la crèche à plein temps si j’avais vraiment voulu être tranquille ! Les garder une bonne partie du temps était un choix, celui de les voir grandir et de créer du lien avec elles. En prendre conscience m’a permis de le vivre plus sereinement : oui, je mets des choses de côté, mais c’est moi qui le choisis car j’ai d’autres priorités à cet instant.

Et aujourd’hui qu’elles ont grandi, je peux revoir ce choix et décider de consacrer plus de temps à ma créativité (par exemple, décider de passer un weekend entier avec ma chorale de gospel 😉)

Photo by Robert Ruggiero on Unsplash

Il en va de même pour la question financière (qu’est ce qu’on choisit entre confort matériel et épanouissement ?), l’âge (quel choix entre mes habitudes bien ancrées et mes aspirations profondes qui vont forcément entrainer des changements ?), etc.

 

Il n’y a pas de mauvaise réponse, de mauvais choix. Cela dépend de chacun. L’important est de prendre conscience que nos véritables freins ne sont pas extérieurs, car c’est seulement en les identifiant que l’on pourra espérer les résoudre.

Photo by Kyle Glenn on Unsplash

 

 

J’espère que cet article vous aura apporté matière à réflexion.

N’hésitez pas à me laisser votre avis, votre expérience… en commentaire !

8 réflexions au sujet de « Les freins qui nous empêchent de mener une existence créative (et quelques pistes pour les surmonter…) »

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